Collection: Farzaneh Rezaei

EN (FR en bas) 

Bio and Artistic Approach

Farzaneh Rezaei, an Iranian-Canadian visual artist, was born in Iran in 1983. I immigrated to Canada in 2014 and currently reside and work in Montreal. In 2021, I completed my Master's degree in Visual and Media Arts at the Université du Québec à Montréal, and currently, I work as a museum mediator at the Montreal Museum of Fine Arts.

For years, drawing and all its experimental, intimate, and expressive possibilities have played a significant role in my artistic practice. Its accessibility and the simplicity of its means make it a truly unique vehicle, allowing for a close connection with my daily activities, but more importantly with the nomadic life I lead, constantly moving between Montreal, where I live and work, and Iran, my country of origin, which I visit every year. Indeed, drawing accompanies both my long and short journeys, always available to capture my perceptions of the world.

My work serves as a place of introspection into the contradictory nature of the immigration phenomenon. While the distance from our homeland and roots pains us, we thrive and begin to build new fragments of identity in the host country. My artworks seek to manifest this dual life marked by multiple ruptures. My lived experiences and deep sensations in the context of immigration serve as a driving force for my creation, offering the viewer a fragmented universe shaped by nomadic and migrant thought.

In 2020, a drawing from this series was acquired by the National Museum of Fine Arts of Quebec for the Art Loan Collection.

The journey that led me to create the entire series of drawings titled "Ruptures" was rich in emotions and direct, personal experiences of the reality of immigrant life. This path, sometimes difficult, has brought me immense growth, both in my personal life and in my creative process, and the resulting project is the fruit of enriching experiences and research in many respects.

This project appears unique to me because my drawings speak of my immigration experience, a fragmented life marked by multiple ruptures. It is a narrative that is both personal and universal, imbued with influences that are dear to me: miniature painting; the visual culture of my homeland, Iran; culinary traditions; and the use of natural materials and pigments, as found in the Persian carpet industry and its coloring process.

I draw on paper. For me, it is more than just a support: it becomes an environment that I explore in various forms, manipulating it, folding it, and multiplying its surfaces to accentuate its material presence. This interest in its materiality extends to natural pigments, such as saffron, a typical and irreplaceable spice in Iranian cuisine, but also an essential element in my travel kit. Every time I return to Montreal from Tehran, my mother gives me a box of saffron. With its beautiful yellow-orange color, saffron is a vibrant evocation of the Iranian universe for me. Both substance and surface, drawing invites me to endless explorations. In my work, the choice of materials, including paper and natural materials and pigments, refers to the search for identity in Persian visual culture.

FR (EN ABOVE) 

 

Bio et Démarche

Farzaneh Rezaei, artiste visuelle irano-canadienne, née en Iran en 1983. J’ai immigré au Canada en 2014 et j’habite et je travaille à Montréal. En 2021, j’ai fini ma maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’université du Québec à Montréal et présentement je suis médiatrice muséale au Musée des beaux-arts de Montréal.


Depuis des années, le dessin et toutes les possibilités expérimentales, intimes et expressives qui le caractérisent prennent une place prépondérante dans ma pratique artistique. Son accessibilité et la simplicité de ses moyens en font un véhicule vraiment unique, permettant une grande proximité avec mes activités quotidiennes, mais plus encore avec la vie nomade que je mène, alors que je me déplace constamment entre Montréal, où je vis et travaille, et l’Iran, mon pays d’origine, où je me rends à chaque année. Et, de fait, la pratique du dessin accompagne tant mes longs que mes brefs voyages, toujours à disponibilité pour rendre mes perceptions du monde.

Mon travail se joue comme lieu d’introspection du caractère contradictoire du phénomène de l’immigration. En même temps que l’éloignement de notre terre natale et de nos racines nous peine, nous nous épanouissons et commençons à construire de nouveaux fragments identitaires dans le pays d’accueil. Mes œuvres cherchent à manifester cette double vie marquée par de multiples ruptures. Mes expériences vécues et mes sensations profondes dans le contexte de l’immigration fonctionnent comme moteur de ma création et mon travail propose au spectateur de parcourir un univers fragmenté, marqué par la pensée nomade et migrante. 

En 2020, un dessin de cette série a été acquis par le Musée national des beaux-arts du Québec pour la Collection Prêt d’œuvres d’art. 

Le parcours qui m’a amenée à la réalisation de l’ensemble de dessins de la série Ruptures a été riche en émotions et en expérience directe et personnelle de la réalité de la vie d’une immigrante. Ce trajet, parfois difficile, m’a apporté énormément, tant dans ma vie personnelle que dans mon processus créatif, et le projet qui en a résulté est le fruit d’une expérience et de recherches enrichissantes à de nombreux égards. 

Ce projet m’apparait singulier par le fait que mes dessins parlent de mon expérience de vie d’immigration, une vie fragmentée marquée par de multiples ruptures. C’est un récit à la fois personnel et universel, qui a pris les couleurs des influences qui me sont chères : la miniature; la culture visuelle de mon pays d’origine, l’Iran, les traditions culinaires et l’utilisation des matières et pigment naturels, comme on en retrouve dans l’industrie des tapis persans et son processus de colorisation. 

Je dessine sur papier. C’est pour moi plus qu’un support : il devient un environnement que j’explore sous diverses formes, en le manipulant, le pliant et en multipliant ses surfaces de façon à accentuer sa présence matérielle. Cet intérêt pour sa matérialité s’étend aux pigments naturels, comme le safran, une épice typique et irremplaçable dans la culture culinaire iranienne, mais aussi un élément essentiel dans mon bagage de voyage. Chaque fois que je reviens à Montréal en provenance de Téhéran, ma mère m’en donne une boîte. Avec sa belle couleur jaune-orangé, le safran est pour moi une vibrante évocation de l’univers iranien. À la fois substance et surface, le dessin me convie à des explorations infinies. Dans mon travail, le choix de matériaux, qui inclut le papier et les matières et pigments naturels, fait référence à la recherche identitaire dans la culture visuelle persane.